16.8.09

Québec: La vie au grand air


Je viens de passer une semaine au Québec, cette belle province francophone du Canada lâchement abandonnée par les Français, en compagnie de mon épouse.

Outre les excellents repas et les paysages magnifiques, nous avons beaucoup apprécié les musées d'histoire, en particulier ceux centrés sur la vie quotidienne au XVIIIe siècle.

Nous avons ainsi visité un village historique qui restitue fidèlement l'habitat et la vie des pionniers qui se sont installés dans la région dans les années 1750.

Quel intérêt pour écrire de la fantasy, me demanderez-vous? Un intérêt énorme. Très peu de gens savent encore comment s'accomplissaient les gestes simple de la vie quotidienne avant l'âge industriel. Prenons un exemple; le feu. Le feu, indispensable à l'éclairage et la cuisson (entre autres). Comment l'allumait-on? Très simple, on battait un briquet sans s'esquinter un doigt, ce qui exigeait une certaine pratique. Sans parler de la necessité d'avoir sur soi une pierre, un battoir de fer et de l'amadou, qui est un morceau ou des miettes de champignon séché.

Plus scatologique mais pas négligeable pour autant, les problèmes sanitaires. Les grandes villes de l'ère romaine avaient leur système d'égouts. Les cités médiévales, pour la plupart, en étaient dépourvues. De même, les rues n'étaient que très rarement pavées. Le centre des rues pavées était parcouru par un ruisseau charriant les immondices. "Tenir le haut du pavé", qui est resté dans nos expressions courantes, signifiant rester sur la partie haute de la rue, loin des immondices.

Mais raser les murs n'était pas forcément une bonne idée. En particulier, on risquait de se faire arroser par le contenu des pots de chambre. Au matin, les citadins vidaient leurs pots de chambre depuis leurs fenêtres en criant "gare à l'eau!" pour prévenir les passants. Si la rue n'était pas pavée, la boue devenait particulièrement malodorante.

Tout cela est souvent difficile à se représenter pour le citadin moderne. C'est pourquoi une petite plongée dans l'histoire est toujours appréciable.

Le paradoxe de la fantasy, c'est qu'on "vend" un monde imaginaire qui, loin d'être un bon vieux temps rêvé, était somme toute rude et déplaisant. Peut-être est-ce pour nous faire prendre un peu de distance sur nos petits ennuis modernes?

La prochaine fois que vous êtes bloqués dans un embouteillage, souvenez-vous que vous n'aurez pas à manger froid si vous êtes à court d'amadou sec. Vos ancêtres auraient donné plusieurs doigts et quelques dents pour les merveilles que renferme votre banale cuisine.

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