3.6.07

Ecrire de la fantasy: les ouvrages de référence (3ème partie)

Après une longue interruption due à un déménagement, voici comme promis un article sur les ouvrages de références pour écrire de la fantasy.

Manuel de l'éleveur de dragon



Non, bien sûr, il n'y a pas de référence pour l'élevage de dragons. Ou plutôt, il y a quantité d'ouvrages et films qui mentionnent les dragons, tous contradictoires.

Et c'est là la clef: la fantasy, c'est le mélange d'un moyen-âge vraisemblable et d'éléments fantastiques crédibles, pour peu qu'on accepté les prémices de l'auteur.

Pour les éléments fantastiques, vous êtes seul maître à bord. Vous créez votre univers et ses règles. Vous voulez un monde à la Tolkien, avec elfes, nains, orcs et autres aigles géants? Pas de problème. Pas très original, mais c'est à vous de décider. Vous avez créé un univers d'un genre unique, avec des créatures et des lois inédites? Encore mieux, bravo. Dans un prochain article, nous verrons l'art de faire "passer la rampe" à un univers de fantasy. Pour l'instant, contentons-nous de noter que tout univers doit absolument être cohérent.

A part ça, c'est votre job. Il n'y a pas de manuel de référence pour élever des dragons pour la simple raison que chaque créateur de monde imaginaire a sa propre "version" des dragons. A vous d'en faire des bestiaux convaincants. Ou même de les remplacer par autre chose. Même chose pour tous vos éléments de fantasy.

Arbalète avec joueur de MP3 intégré



Par contre, il y a un aspect constant des mondes de fantasy, c'est le médiéval. Dans l'énorme majorité des cas, l'auteur se contente de prendre un monde médiéval approximatif plus ou moins classique et d'y ajouter "ses" éléments de fantasy maison.

Qu'est-ce qu'un monde médiéval classique? C'est en gros ce que chacun sait du moyen-âge par les romans historiques et la télé.

J'en entends qui râlent, et ils ont raison. C'est vrai que les romans "historiques" le sont rarement, et que le cinéma et la télé ont souvent pondu d'immondes navets bien peu fidèle à l'Histoire. Le pire ennemi est dans ce domaine le film "historique" hollywoodien qui prend des faits et personnages historiques et les massacre totalement. Voir le "Marie-Antoinette" de Sofia Coppola qui fait bien rire les historiens, ou l'aberrant "Kingdom of Heaven" d'un Ridley Scott d'habitude mieux inspiré -- deux films qui auraient dû se dérouler sur la planète Mars, car ils n'ont aucun rapport avec ce qui s'est passé sur la nôtre.

Donc, oui, il y a des horreurs. Oui, Hollywood nous montre de preux chevaliers errants qui chevauchent en rase campagne avec l'équipement et l'attirail réservé aux joutes. Ou encore des armures décorative de la Renaissance (XVIe siècle) dans des combats du XIIe siècle.

Mais dans l'ensemble, tout le monde a de bonnes notions sur ce qu'était le moyen-âge et le niveau technologique de l'époque. Le lecteur moyen ne se rappelle peut-être pas des détails de la vie au moyen-âge, mais il sait qu'il n'y avait pas de four à micro-ondes dans les cuisines. On ne peut donc pas lui raconter n'importe quoi. Pas d'arbalète avec lecteur de MP3!

Les livres de fantasy doivent avoir des détails, de l'ambiance, de la "couleur locale", pour aider le lecteur à entrer dans ce monde imaginaire. Et c'est là qu'une documentation solide est nécessaire, si on ne veut pas multiplier les invraisemblances.

Par exemple, je me rappelle un livre d'un auteur de fantasy américain très connu ou le héros, se réveillant dès l'aube, avale... un café. Une habitude qui ne s'est répandue que tard au XIXè siècle, pas vraiment médiévale! Une bonne doc aurait évité cet anachronisme.

Les livres



Il y a des tonnes de livres sur le moyen-âge. J'en ai accumulé un certain nombre, et voilà ceux que je trouve les plus utiles.

Viollet-le-Duc




La documentation médiévale de référence, c'est l'oeuvre de Viollet-le-Duc. Ce génie du XIXe siècle fut à la fois dessinateur, architecte, archéologue, historien, écrivain et ingénieur! Il restaura de nombreux monuments historiques et publia ses propres "monuments", le "Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XI au XVIème siècle" (dix volumes!) et le "Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque Carolingienne à la Renaissance", gros volumes très richement illustrés.

Ces ouvrages sont depuis longtemps introuvables, mais ils ont fait l'objet de quelques rééditions partielles. Les historiens accusent Viollet-le-Duc d'avoir un peu "brodé" et extrapolé certains points sans avoir de documents à apporter pour prouver ses dires. Sans doute. Mais sa vision du moyen-âge, même si elle a été mise à mal par les travaux historiques modernes, est dans l'ensemble solide, et elle a imprégné toute la culture classique au point que même les erreurs de Viollet-le-Duc sont des "vérités" dans la conscience populaire.

On trouve les rééditions des "Dictionnaires"de Viollet-le-Duc dans les bonnes bibliothèque et chez les bouquinistes (j'ai trouvé le mien chez un soldeur de livres).

Peu d'écrivains peuvent s'offrir la collection complète, mais voici quelques-uns des tomes réédités, que je recommande parce que j'en ai trouvé certains par cher (et je m'en suis fait offrir les autres!)




Construire au moyen-âge: Un ouvrage qui vous donnera tous les termes techniques d'une demeure ou d'un château médiéval. Pour éviter de confondre les courtines et les latrines. Explique aussi des détails utiles pour dépeindre la vie quotidienne comme les cours intérieures, les puits, les cheminées, etc. Très nombreuses illustrations.


Le mobilier médiéval Non, ce n'est pas un inventaire de chaises et de lits! Ce livre regroupe les tomes 1 et 2 de l'édition originale. C'est une véritable mine de renseignements sur la vie quotidienne au moyen-âge. Il présente des meubles, mais aussi quantités d'objets et de scènes de la vie médiévales: outillage, instruments de musique, bijoux, fêtes et banquets, vie au château, jeux, joutes, chasse, etc. Là encore, ce livre comporte des centaines d'illustrations. N'oublions pas que le "mobilier", au sens strict, c'est tout ce qui n'est pas construit.


Armes médiévalesVoilà un autre extrait du "Dictionnaire du mobilier", tomes 5 et 6 cette fois, et quel "mobilier"! Armes, armures, équipement, tout y est. Un vrai catalogue pour équiper ses personnages en prévision d'une aventure mouvementé. Et de l'authentique, hein, pas le clinquant rectifié renaissance qu'on trouve dans le "Manuel des joueurs" de Donjons et Dragons. De quoi satisfaire toutes les scènes de combats. Si vous avez des armes et équipements dans vos récits, ce livre est o-bli-ga-toire.


Le costume médiéval. Ce volume richement illustré n'est pas indispensable, mais il évite le syndrome de la page blanche lorsqu'on a trois "marchands richement vêtus" à décrire et qu'on ne sait pas distinguer une poulaine d'une houppelande. Et ne parlons même pas des costumes féminins, pour lesquels ce livre est une véritable bouée de sauvetage!





Quelques autres livres utiles



Ces livres sont plutôt de ceux qu'on lit une bonne fois pour s'en imprégner, et non des encyclopédies auxquelles on se réfère sans cesse. Ne pas hésiter à les emprunter.

La rue au moyen-âge (par Jean-Pierre Leguay, ed. Ouest-France) est indispensable si votre ouvrage comprend plusieurs scènes en ville, comme c'est souvent le cas. On apprend tous les détails croustillants de la vie quotidienne dans les rues d'une ville médiévale envahie d'artisans, de pèlerins, de marchands, de voyageurs, mais aussi d'animaux de basse-cour (eh oui), de truands, et bien sûr ses gens d'armes pour faire régner l'ordre. Excellent pour créer une vision d'ensemble et trouver le détail qui tue.


Voyager au moyen-âge (par Jean Verdon, éd. Perrin) est intéressant si vous avez des personnages qui doivent aller d'un point A à un point B, et voyons les choses en face, c'est assez fréquent. Tolkien est bien gentil, mais tout le monde ne va pas faire voyager ses personnages comme lui, à pied et sur des routes où ils ne croisent d'ailleurs jamais personne de fréquentable. Le voyage, c'était déjà une industrie au moyen-âge. Il y avait des relais et des hostelleries, des pèlerinages, des cavaliers, des piétons, des chariots... Tout cela est bien décrit dans ce livre. Ce livre évitera à vos scènes de voyage de ressembler à de mauvais clichés.


Prochains épisodes: les outils libres et open-source de l'écrivain, et faire passer la rampe à un monde.

2.4.07

Ecrire de la fantasy: les bases (2ème partie)

Comme promis, cet article explique comment vendre des articles.

J'ai écrit de très nombreux articles sur des sujets comme les jeux de rôle, l'informatique, les jeux vidéo, l'histoire... Ca m'a permis de me former au rude métier de l'écriture, et j'ai écrit (et publié) plusieurs livres. Je recommande donc la technique à quiconque veut débuter dans l'écriture.

Bosse du commerce

Notez que j'ai dit "vendre des articles" et non "écrire des articles". N'importe quel zozo est capable de pondre un papier. La patte du maître, ce n'est pas tant à la qualité de son écriture qu'on la voit, c'est dans le fait qu'il se fait payer pour écrire !

Bon, j'en vois qui râlent, là. "Vil mercantilisme", qu'ils disent... On découvre souvent un certain snobisme envers le succès commercial. Notons que c'est là un travers typiquement français. Les Américains sont moins complexés que nous vis-à-vis de l'argent. Comme si le véritable génie de l'écriture consistait à mourir de faim incompris de tous, laissant un tas de papiers moisis qui seraient un jour découverts par hasard et emporteraient un succès posthume. C'est vrai que c'est arrivé quelques fois dans l'histoire, mais pas assez souvent pour en faire une règle.

Alexandre Dumas filsRegardons les choses en face : si personne ne vous publie, vous pourriez être un nouvel Alexandre Dumas et nul ne s'en rendrait compte. (La réciproque n'est pas vraie, il se publie un tas de choses illisibles.) Donc, apprendre à plaire fait partie de la formation de base de l'écrivain. Et rien n'est plus formateur que d'apprendre à écrire vite sur un sujet et dans un espace et un style déterminés.

La méthode

Pour bien commencer, il faut donc voir l'écriture d'un article comme un travail, une prestation payée, qu'on fait sur commande.

La méthode est la suivante:

  • Choisir un domaine et connaître son marché
  • Cibler une publication
  • Contacter la rédaction
  • Ecrire l'article
  • Suivre la publication
  • Proposer d'autres articles

Notez que l'écriture de l'article intervient après un travail de reconnaissance du terrain. Il est presque impossible de vendre un article écrit à l'avance.

Connaître son marché


Pour vendre un article, il est préférable de connaître le domaine en question. Peut-être êtes-vous passionné d'apiculture, ou de gravure sur bois? Il y a des publications sur la question. Etes-vous collectionneur de X, amateur de Y? Vous êtes capable de parler sur le sujet? Vous pouvez écrire un article.

Donc, vous devez d'abord choisir un domaine où vous pensez pouvoir écrire quelque chose d'intéressant.

Mais ce domaine est-il "porteur"? Vous pouvez par exemple être incollable sur les chariots de guerre scythes, un sujet intéressant mais un peu restreint. Un sujet trop étroit signifie que seules des publications obscures s'y intéressent. Soyez prêt éventuellement à élargir votre champ (à la stratégie dans l'antiquité par exemple).

Et comment savoir qu'un sujet est porteur? Par son nombre de publications. Si vous avez deux ou trois revues sur le sujet, vous pouvez être sûr que votre domaine de prédilection est considéré comme un marché rentable.

Sinon, soyez prêt à attaquer des domaines voisins de votre passion, ou bien à élargir le thème.

Cibler une publication

Donc, vous avez un domaine en vue, et il y a des publications qui en parlent. Parfait! Maintenant, il est temps d'acheter ou de commander autant de périodiques que possible sur le sujet. Voici quelques sites qui listent la presse francophone:
Attention, ces sites ne sont pas nécessairement exhaustifs. Certains magazines distribués sur abonnement seulement n'y sont pas listés. Certains journaux politiques n'y sont pas présents non plus.

Il existe également des sites web, pour l'instant assez peu nombreux, qui commandent des articles pour les publier en ligne, et rétribuent les auteurs grâce à la publicité. Si cette pratique décolle, nous en reparlerons.

Lire des revuesDonc, investissez dans un certain nombre de revues (que vous pouvez acheter initialement au numéro) et sélectionnez celles qui vous plaisent le plus dans votre domaine. Votre lectorat potentiel est constitué de passionnés. Si vous êtes passionné d'un domaine et qu'une revue vous déplaît, il y a des chances que d'autres passionnés lui portent le même jugement.

Et les généralistes? Peut-être que "Le Point" ou "Paris-Match" accepterait votre papier sur les phalanges grecques, à la faveur de la sortie d'un film sur l'antiquité? Oui, peut-être. Mais ne nous leurrons pas. Les gros magazines généralistes ont en général des rédacteurs salariés et des occasionnels attitrés. Il est très difficile pour un inconnu d'y faire publier ses papiers, sauf par copinage. Si vous êtes une sommité dans votre domaine, ils accepteront peut-être un article, en mots de deux syllabes maximum pour ne pas effaroucher les annonceurs, mais ne rêvez pas. Concentrez-vous sur les revues spécialisées.

Ensuite, les choses sérieuses commencent.

Contacter la rédaction

Pour contacter une publication, la méthode la plus simple et la plus directe est de téléphoner. Bien sûr, si vous êtes du genre timide au téléphone, la méthode est à déconseiller: écrivez. Mais autrement, appelez. Vous tomberez rarement sur la bonne personne. Demander qui s'occupe des piges.

Les piges, qu'est-ce que c'est? Ce sont des articles commandés à des rédacteurs occasionnels, les "pigistes", et c'est au rang de pigiste que vous essayez justement de parvenir. Les "piges" constituent une part très variable du contenu des journaux. J'ai connu des magazines dont la rédaction n'avait que deux ou trois salariés, d'autres qui n'en avaient qu'un seul (exemple : feu ST-Magazine, sur la fin). La majorité du contenu était écrit par le ou les salariés, mais une bonne part provenait de pigistes. En général, la rédaction désigne une personne pour s'occuper des relations avec les pigistes, parfois le rédac-chef lui-même. C'est à celle-ci qu'il faut s'adresser.

Dans tous les périodiques, il y a une période de "bouclage", où on finalise le numéro avant l'envoi à l'imprimerie. C'est le coup de bourre, et c'est un moment peu opportun pour faire sa candidature. Si on vous dit que la personne s'occupant des pigistes est occupée, demandez immédiatement si le périodique est en cours de bouclage, et si oui, demandez quand vous pouvez rappeler. Pas la peine de déranger des rédacteurs stressés.

Une fois que vous êtes en contact avec la bonne personne, demandez si le périodique recherche actuellement des pigistes. Si c'est non, n'insistez pas. Rappelez dans 6 mois. Cerclez la date sur votre calendrier.

Dans le cas contraire, on vous répondra sans doute par un prudent "peut-être". Demandez alors à quelle adresse électronique vous pouvez envoyer un email, ou si au contraire la personne préfère un fax ou une lettre (il y a des traditionalistes!). Notez soigneusement le nom et l'adresse de la personne à contacter.

Sautez sur votre clavier et envoyez un email convaincant. Le message doit être écrit dans un français impeccable, doit être clair et concis, et doit être poli. La lettre doit expliquer pourquoi on peut vous confier des piges. Voici un exemple envoyé à un imaginaire mensuel de la stratégie antique. Remplacez les parties en italique par ce qui convient dans votre cas et personnalisez. Pas de copie littérale, hein, Google aurait vite fait de trouver la source.


Chère Madame Durant,

Suite à notre conversation téléphonique d'aujourd'hui, je vous contacte pour vous proposer mes services de pigiste.

Je m'intéresse à la stratégie antique depuis plus de quinze ans et j'ai des connaissances approfondies dans plusieurs domaines comme les chariots de guerre scythes et la métallurgie des épées ligures. J'ai lu tous les classiques s'y rapportant comme Les Tristes d'Ovide dans sa traduction d'Emile Ripert.

Je lis votre mensuel depuis deux ans et je pense en avoir saisi l'esprit. Je crois pouvoir contribuer efficacement à votre revue, dans la ligne de votre rédaction.

J'aimerai avoir l'opportunité de faire mes preuves dans un petit papier. Auriez-vous un sujet à me confier pour un numéro à venir? Je serais heureux de vous faire parvenir un texte dont vous m'auriez indiqué le sujet et la longueur, dans les délais impartis.

Veuillez agréer, cher Monsieur, mes salutations distinguées.

Eugène Bouchetrou (Eugene.Bouchetrou@abcdef.com)

Notez le style. Vous n'êtes pas un fan délirant d'enthousiasme. Ceux-là, c'est la plaie. Trop enthousiastes pour qu'on leur botte le train, pas assez efficace pour faire un bon boulot. Les pros se méfient des fans. Vous n'êtes pas un fan, vous avez passé ce stade: vous êtes un expert qui veut rentabiliser son hobby.

Relisez, corrigez. On n'a droit qu'à un essai. Torpille à proton armée? Boum, c'est parti.

N'hésitez pas à prendre contact et envoyer une bafouille similaire (personnalisée bien sûr) à plusieurs rédactions. Les pigistes n'ont pas de soucis d'exclusivité. Dans certains domaines techniques, on retrouve souvent les mêmes pigistes dans tous les journaux du domaines.

Avec un peu de chance, une réponse arrive avec:

  • un sujet;
  • une longueur;
  • un délai.

Parfois, luxe du luxe, il y a un gabarit indiqué, par exemple "les articles doivent être en texte simple, les fichiers Microsoft Word ou autre format tordu seront rejetés" ou bien au contraire "voir en pièce jointe le gabarit pour le traitement de texte OpenOffice". Respectez scrupuleusement les indications données. Si besoin est, demandez des explications supplémentaires au secrétaire de rédaction ou au maquettiste, qui s'occupent respectivement de la correction et de la mise en page dans les périodiques. Certains magazines techniques proposent même ces indications de format sur leur site web -- vérifiez avant de poser la question. Si rien n'est indiqué, envoyez votre article sous forme de texte simple, sans retour-chariot après les lignes, avec un retour-chariot pour séparer les paragraphes (formatage dit "au kilomètre").

Ecrire l'article

Au boulot. Vous avez tout ce qu'il faut pour bosser.

A ce stade, il est utile de demander quel est la rémunération des piges, si ce n'est pas précisé. Tout travail mérite salaire, et croyez-moi, après quelques week-ends et nuits blanches passés sur des piges au délai trop court, vous aurez vite compris que c'est bel et bien un travail. Ce sont les fans qui bossent à l'oeil, et vous n'êtes pas un fan, hein?

Il se peut très bien qu'on vous dise "ce n'est pas rémunéré pour la période d'essai" ou bien "on ne paie pas les pigistes mais vous avez un abonnement gratuit". C'est toujours bon à prendre: faites les quelques piges proposées, et utilisez-les pour enrichir votre liste de publications. Comme ça, la prochaine fois que vous démarchez une revue, vous pourrez fièrement ajouter un paragraphe du genre:

J'ai écrit plusieurs piges pour les magazines "L'Echo de la Stratégie Antique" et "Scythes et Ligures Hebdo".

Lorsque vous aurez une demi-douzaines de piges derrière vous, vous pourrez même joindre à vos lettres de démarchage une "liste de publications" listant vos articles, ce qui est toujours très utile.

Pognon!Naturellement, si vous avez des piges payantes, elles ont priorité par rapport aux piges à l'oeil. Rappelez-vous que si vous acceptez de faire des piges "pour la gloire", c'est seulement pour pouvoir vous bâtir une liste de publications afin de décrocher des piges payantes dans d'autres revues.

Passons à l'étape de l'écriture de l'article. Accumulez de la doc, écrivez (gare au hors-sujet!), et citez vos sources. Rappelez-vous que si vous trouvez quelque chose dans un bouquin ou sur un site web, d'autres peuvent faire la même trouvaille. Bien sûr, citez les sources uniques et non les faits de bases. Par exemple, mentionnez un fait bien connu sans source:
On sait que les chariots scythes étaient renforcés de bronze.

(inutile de dire que vous l'avez lu dans le Quid).

Par contre, citez les sources des détails uniques:
Le professeur Grosskopf a clairement établi en 1978 que les chariots scythes n'avaient pas de roues bardées de lames d'acier, contrairement à l'avis de Cecil B. De Mille.


Après avoir écrit le premier jet, vous comptez les signes (y compris les espace) et découvrez en général que vous êtes trop long. Coupez. Coupez impitoyablement. Mieux vaut résumer un article trop long que délayer un article trop court.

Corrigez, relisez, envoyez.

Suivre la publication

Parfois, votre papier n'est pas publié. Téléphonez pour savoir si la rédaction l'a bien reçu. Il est fort possible qu'ils aient changé d'avis, qu'ils manquent de place, ou bien qu'ils préfèrent vous faire travailler sur un sujet différent. Acceptez. Dans de rares cas, votre papier est si mauvais qu'ils refusent de le publier et ne veulent plus entendre parler de vous. Rassurez-vous, c'est rare, le niveau de la presse française baisse sans cesse.

Si vous avez de bonnes relations avec la rédaction, vous avez parfois la surprise de voir arriver un exemplaire de la revue où vous écrivez (c'est rare pour des piges courtes). D'autres vous mettent dans la liste des abonnements gratuits. Mais les premières piges n'ont en général pas cet honneur! Vous découvrez vos écrits dans les kiosques, comme tout le monde. Vous constatez alors que:

  • Le secrétaire de rédaction a corrigé une faute intentionnelle qui était un calembour subtil (ça vous apprendra à ne pas le prévenir).

  • Le rédac-chef a fait sauter un passage pour éviter une polémique ("Nos lecteurs adorent Cecil B. De Mille et détestent Grosskopf").

  • Votre encadré sur l'historique des pointes de flèches ligures a sauté pour faire de la place à une pub.

  • L'illustration que vous avez fournie est imprimée en format timbre-poste, ce qui la rend complètement illisible.

Respirez un grand coup. Ce n'est pas personnel. C'est le métier qui rentre. Caaalme.

Vous venez d'apprendre la première leçon du pigiste: ne pas s'offusquer facilement. Dites-vous bien que la revue se faisait jusqu'alors sans vous et peut très bien se passer de vous.

OK, vous êtes calmé? Bon. Souriez. Envoyez un email au maquettiste:

J'ai vu mon papier publié dans le numéro 835, merci. J'ai remarqué une erreur, mon subtil calembour du quatrième paragraphe a été perdu dans une correction. C'est de ma faute, je ne l'ai pas signalé. Comment puis-je à l'avenir baliser le texte avec des commentaires à l'intention du maquettiste? Avec du texte entre crochets en majuscules, peut-être? Avez-vous des préférences?

Si vous enguirlandez la rédaction, vous pouvez faire une croix sur les futures piges. Restez poli et professionnel. Cherchez une solution aux problèmes de communication. Soyez une aide et non un boulet, les rédacteurs vous apprécieront d'autant plus.

Proposer d'autres articles


Envoyez un autre email au chargé des piges pour le remercier d'avoir passé votre papier et demander si un autre sujet les intéresserait. A ce stade, vous pouvez proposer des thèmes d'articles: vous êtes publiés, vous êtes de la maison.

N"hésitez pas à dresser une liste d'articles de longueur similaire que vous pourriez écrire. Envoyez la liste au chargé des piges, lui demandant de choisir. On vous demandera peut-être d'envoyer un synopsis de l'article, c'est-à-dire un plan court, pour les articles de plus d'une page. Soyez toujours prêts à le faire et à discuter le synopsis avant d'écrire l'article.


Bravo, ça y est, vous êtes pigiste. Vous avez le droit d'ajouter à votre blason familial le signe du métier: le clavier fumant et la tasse de café. Bienvenue dans notre grande famille.

17.3.07

Ecrire de la fantasy: les bases (1ère partie)

Comment écrit-on de la fantasy? Je vois souvent cette question posée. Je ne prétends pas avoir une réponse universelle, mais j'ai quelques idées. On peut toujours juger du résultat: allez voir mon bouquin et feuilletez l'aperçu. C'est gratuit. Je pense que c'est un travail décent, non?

Ajoutons à cela plusieurs bouquins, des ouvrages techniques et des méga-octets d'articles. Pas un auteur à succès, mais pas un débutant non plus, donc.

Bon, alors quelle est la recette? Premièrement, il faut savoir écrire en bon français. Il y a des quantités de liens expliquant les détails techniques, comme les règles typographiques, etc. Mais si on ne sait pas composer une phrase, tout cela est inutile.

Une fois que vous aurez avalé assez de saines lectures pour pouvoir aligner trois mots sans fautes, il vous faudra encore savoir composer et raconter une histoire. Ce sont les bases de l'écriture. On peut les apprendre en lisant les grands raconteurs de notre époque. Ensuite, il faudra passer à la pratique en essayant de vendre quelques textes courts. Enfin, il faudra acquérir quelques ouvrages de référence.

Voilà donc le programme.

  • Lire beaucoup
  • Ecrire des articles de presse
  • Potasser quelques ouvrages de références

Commençons par...

Lire beaucoup



Rares sont les gens qui acquièrent de naissance le génie de l'écriture. Il faut lire beaucoup pour apprendre les ficelles du métier. Cela permet d'enrichir son vocabulaire et de comprendre comment monter une histoire, raconter les péripéties d'un récit, décrire les persos, fouiller leur psychologie, s'attarder sur les éléments de décors... Tout cela sans peser sur le lecteur.

C'est pour ça qu'il faut aussi bien choisir ses lectures. Pour écrire de la fantasy, on préfère en général le style narratif classique. Celui-ci a relativement peu évolué depuis les années 30, l'âge d'or du fantastique. Il est donc recommandé de lire de bons auteurs sans bouder les vieux classiques. Donc, pas la peine d'essayer de singer le style du dernier Goncour ou des prix littéraires à la mode, ce n'est pas le style qui convient pour écrire de la fantasy.

Il faut donner la priorité aux grands raconteurs d'histoire, ceux qui ont prouvé qu'ils savent écrire. Voilà ceux que je recommande.

Robert A. Heinlein





Un très grand écrivain. Son seul ouvrage de fantasy pure est "Route de la gloire" (ou "En route pour la gloire" selon les traductions). Mais sa SF peut servir de modèle à tous les apprentis-écrivains. Lisez ses juveniles, romans de SF soi-disant pour adolescents. Heinlein les écrivait comme pour des adultes, en se contentant d'épurer les scènes de sexe et de violence. On peut délaisser ses livres "modernes" qu'il a écrit sur le tard, qui sont au contraire débordant de sexe. On trouve ses bouquin chez J'ai Lu, chez Folio et en Poche, entre autres.

Heinlein affirmait qu'il n'y a que quelques histoires-types auxquelles tous les romans se rattachent. Il disait aussi qu'en SF, on fait comme dans un garage douteux: on vole des pièces chez le gars d'en face, on lime les numéros de série, et on les refile sans vergogne. C'est vrai également en fantasy! Alors voilà les archétypes où vous pouvez piocher le genre de votre prochain grand roman:


  • En route pour la gloire (Egalement publié sous le titre "Route de la Gloire") - L'archétype ici est "héros malgré lui" avec un thème sous-jacent du "héros qui trouve sa princesse". Un roman de fantasy très drôle, mené tambour battant. Utile pour apprendre à amener l'humour dans un cadre de fantasy.

  • Une porte sur l'étéUne histoire de SF classique, avec voyage temporelle et héros qui surmonte des épreuves. Très utile pour comprendre comment peindre la psychologie des sentiments à petites touches. L'archétype est ici "la vengeance après la trahison" avec une touche de romance.

  • Etoiles, garde à vous ! (Starship Troopers) Oubliez le calamiteux film "Starship troopers", qui ne fait référence qu'à la "chasse aux aliens", un bref épisode à la fin du livre. Le thème est ici "le garçon devient un homme", un gars ordinaire propulsé dans une guerre intersidérale où il se révèle être un meneur et un exemple.

  • Révolte sur la Lune Ce livre est très intéressant parce qu'il introduit une conspiration bien menée. On peut même dire qu'Heinlein nous livre un manuel de guerre révolutionnaire. Si votre roman de fantasy dépeint l'insurrection de quelques courageux contre un roi/seigneur/empire/clan puissant et cruel, vous pouvez considérer cet ouvrage comme un modèle. L'archétype est bien sûr "le héros triomphe de l'obstacle" avec d'intéressants aspects "vieux mentor sage" et un peu de romance. Le complot, qui est d'habitude l'arme de l'adversaire, est ici au centre de la tactique des "bons".

  • Marionnettes humaines - Voilà LE livre classique sur les envahisseurs masqués ou l'épidémie de zombies. Dans un cadre un peu futuriste, voici l'histoire d'une invasion d'extra-terrestres qui prennent possession des humains en se fixant à eux. Ce bouquin a été repompé dans plusieurs films, un vrai scandale, et le thème est devenu archi-classique. Il y a même un film intitulé "Les Maîtres du Monde" qui prétend s'inspirer du livre, mais franchement, il est nul en comparaison du livre. Les archétypes sont "le héros triomphe" et "le complot" avec une romance très bien menée.

  • Citoyen de la galaxie L'un des meilleurs de Heinlein. Si vous n'avez jamais rien lu de lui, commencez par celui-là. C'est l'histoire d'un jeune garçon qui passe du rang d'esclave à celui de maître d'un empire commercial. Le monde de SF où débute l'histoire pourrait très facilement être transposé à un monde de fantasy moyenâgeux, c'est pourquoi c'est une lecture précieuse. Le livre offre aussi la description de trois sociétés différentes, avec leurs valeurs, leurs moeurs, leur existence quotidienne, et c'est là aussi une grande leçon d'écriture. Les archétypes sont "le garçon devient un homme" et "le complot" avec un brin de romance.



Raymond E. Feist



Un autre Américain. Celui-ci est un grand maître de la fantasy, avec une excursion dans le domaine du fantastique. Contrairement à Heilein qui faisait des livres courts et denses, Feist a vite adopté la trame classique des grands cycles, avec des trilogies aux nombres de pages impressionnants.

Mais il faut au moins avoir lu ses trois premiers romans, le cycle de "La guerre de la faille", qui sont indépendants. Chacun de ces trois livres est une histoire complète, et on peut s'arrêter là sans avoir l'impression de rater la fin. On gagne à lire l'ensemble dans l'ordre.


  • Magicien Le premier livre de Feist. L'ascension d'un jeune page qui devient un très puissant magicien, dans le cadre d'une guerre sanglante. Vous aurez reconnu l'archétype du "garçon qui devient un homme" et du "héros malgré lui". Signalons aussi que le livre suit plusieurs groupes séparés, avec des coupures bien amenées. Ajoutons un peu de romance, l'archétype de la révolte contre les puissants, et vous avez un très bon mélange.


  • Silverthorn L'archétype est ici le héros qui doit triompher de l'obstacle et rapporter le schmilblik. La fiancée du héros a été empoisonnée, le héros doit aller trouver une "silverthorn", une plante qui est l'ingrédient indispensable pour un contre-poison. Vous aurez reconnu une trame très classique (voir par exemple "Astérix chez les Helvètes"). Romance, complot, aventure, un livre bien mené, qui vous apprendra les ficelles du roman d'aventure classique.

  • Ténèbres sur Sethanon Autre roman d'aventures classique, "Ténèbres sur Sethanon" raconte une histoire-type de péril masqué qu'on découvre peu à peu avant qu'il ne se dévoile, menaçant le monde. Trame classique et efficace.



Jean-Michel Charlier



Quand on parle des grands raconteurs, on est obligé de mentionner Charlier. Voilà un type extraordinaire, pilote, journaliste, enquêteur, cinéaste, écrivain, et bien sûr scénariste. Il nous a laissé des émissions de télévision et surtout des BD. Et quelles BD! Si vous n'avez jamais lu la série des "Barbes-Rouge" ou les "Blueberry", vous vous privez d'un grand plaisir.

La série Barbe-Rouge raconte les aventures d'un pirate du XVIIIe siècle qui écume la mer des Caraïbes, avec des épisodes en Europe et dans le Nouveau-Monde. Les histoires sont menées de main de maître. Même avec les restrictions qu'impose le format BD (les personnages manquent parfois de profondeurs), on est pris par le récit et ses rebondissements. Cette série est très utile pour apprendre comment "poser" un récit dans un environnement médiéval.

Plusieurs autres séries de Charlier sont aussi d'excellents choix pour l'apprenti-écrivain. En particulier la série "Blueberry", qui rappelle les films de Raoul Walsh par ses aspects sombres et ses récits fouillés. Les faire-valoir de cette série (en particulier le vieux râleur, McClure) sont eux-mêmes des archétypes de personnages secondaires souvent imités. Recommandons en particulier le cycle "Chihuahua Pearl", qui ferait un très bon film. Là encore, on apprendra quelques ficelles pour placer une histoire et composer des personnages.



Greg



On peut être surpris par le choix de Greg, de son vrai nom Michel Régnier, comme auteur de référence. On le connaît surtout pour le bavard Achille Talon qui'il dessinait, et pour les douces rêveries d'Olivier Rameau dessiné par Dany, dont Greg assurait le scénario. Des classiques de la BD, certes, mais un peu loin de la fantasy peut-être?

Pas vraiment. Greg est aussi l'auteur des séries réalistes Bernard Prince, Bruno Brazil et Comanche, entre autres. L'apprenti-écrivain peut utilement s'inspirer de ces oeuvres. Ces séries ont les ingrédients nécessaires : action, rebondissements, bons persos secondaires, et dialogues hilarants.

Les dialogues, en particulier, sont la marque de fabrique de Greg, qui a souvent été comparé à Michel Audiard pour sa truculence. Même dans les situations les plus tragiques, les héros de Greg se laissent souvent aller à des réflexions tragi-comiques dont on pourra s'inspirer pour bâtir les personnalités d'un livre.

La prochaine fois



La prochaine fois, nous passerons à l'étape suivante, comment apprendre à vendre ses écrits.

4.3.07

L'encrier et l'électron

Le marché du livre va mal. Bon, d'accord, les éditeurs se plaignent souvent. L'encre était à peine sèche sur les pages de sa Bible que Gutenberg râlait déjà "Mais où sont les clients?" Depuis, ça ne s'est pas arrangé.

Mais là, on commence à se poser des questions. Une étude de Livre Hebdo indique que les ventes de livres ont baissé de 1,6% en France durant l'année 2006, "le pire résultat depuis 15 ans".

Est-ce parce que l'économie française est en panne? Les gens rognent sur le superflu quand les fonds baissent, c'est bien connu. Est-ce l'explication? Hélas non: aux Etats-Unis, où l'économie croît trois fois plus vite qu'en France, le phénomène est encore plus accentué! Un article de Livres Hebdo signale que les ventes de livres ont baissé de 3% aux Etats-Unis en 2006.

Je pense que je sais pourquoi. C'est parce que dans la bataille entre l'encrier et l'électron, c'est l'électron qui a gagné. Les gens jouent à des jeux vidéos, regardent des DVDs, et "surfent" sur le web. Lire des livres? Au format PDF peut-être...

Donc, on vend moins de livres en France. Et pourtant, le nombre de titres a augmenté. Que dis-je, il a bondi!
La production connaît elle un nouveau bond, de 8,5%, avec près de 58.000 nouveaux titres lancés en 2006 en France. En 2005, la hausse avait été plus modeste, de 2,4%.
Donc, plus de titres, moins de ventes, donc moins d'exemplaires par titre.

Et moi, qu'est-ce que je fais? Je termine un manuscrit. Eh oui, au pire moment, j'ajoute mon pavé au tas.




Est-ce au moins un livre de cuisine que je commets? Ou bien un ouvrage sur les ragots d'une célébrité? Bé non. Je fais un bouquin d'heroic fantasy, très populaire aux Etats-Unis, mais pas tellement en France.

Et comme la fantasy est très populaire aux US, les éditeurs français n'ont que l'embarras du choix pour traduire des ouvrages américains. Les ventes américaines assurent la notoriété du bouquin avant même sa sortie. Mais hélas, cela réduit la place accordée aux auteurs français. Surtout aux auteurs dont c'est le premier roman (j'ai déjà publié des livres "sérieux" fort peu humoristiques). On ne peut pas en vouloir aux éditeurs.

Il faut se rendre à l'évidence: la bataille s'annonce rude. C'est pourquoi je mets mon livre en vente sur Lulu. Comme l'ISBN appartient à La Plume Barbare, une micro-société basée aux USA (où j'habite), il me sera toujours possible de transférer le livre chez un éditeur classique s'il s'en trouve un.

En attendant, voilà le bouquin. J'y ai passé beaucoup de temps, je crois sincèrement qu'il est drôle et captivant (et mes ''beta-lecteurs'' le confirment), et je veux pouvoir en faire profiter les amateurs de fantasy.

Comme je ne compte pas sur les ventes du livre pour vivre, je peux même me permettre de l'offrir à un prix modique, rendu possible par la diffusion sur Internet. Comme quoi l'électron bat décidément l'encrier à plates coutures.

La prochaine fois: le début d'une série sur les outils, références et logiciels pour écrire de la fantasy

Erric Ferris
lulu.com/ericferris